Etienne Bours
C’était en 1971, au mois de juillet. Stavelot, petite ville historique de l’Ardenne belge lovée au creux des forêts, Stavelot où Apollinaire a séjourné, Stavelot qui fut si souvent un lieu de vacances, de randonnées, de rencontres. Cette année-là je me suis rendu, avec un ami, dans les caves de l’ancienne abbaye où se déroulaient les diverses activités d’un festival de théâtre annuel. Théâtre certes mais également concerts. Un chanteur américain y était programmé et nous nous sommes attablés devant une bière sous les voûtes de la cave sans savoir qui nous allions découvrir. Tucker Zimmerman s’est installé devant nous, la douze cordes sur les genoux, et nous a fait entrer dans son univers. Chansons d’apparence intimiste ; guitare en rythmes assez obsédants, efficaces ; une voix profonde, grave ; un répertoire de compositions personnelles qui me semblait déjà riche en images, en poésie. Dans la foulée de ce concert qui coïncidait avec ma récente plongée passionnée dans l’univers du folk américain (Jacques Vassal venait de sortir son livre), j’avais le sentiment d’avoir découvert un autre folk singer et je me suis précipité pour acheter son premier disque (Ten songs by Tucker Zimmerman, réédité en CD).
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