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Des mondes de musiques

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Râlons !

« Un homme augmenté dans un monde rétréci ! »

Philippe Krümm

Aujourd’hui l’IA (Intelligence Artificielle) s’impose rapidement et devient l’outil pour composer des musiques et écrire de textes...De nombreuses « œuvres » actuelles déposées chez notre chère Sacem sont aujourd’hui tout simplement des créations informatiques.

Officiellement les « auteurs », les « compositeurs », la main sur le cœur, jurent de ne pas toucher à cette horreur numérique pour créer, mais comme disait mon vieux camarade : Jean Bona, historique cabrettaire : « Si tu ne crois pas à celle-là, ils t’en racontent une autre ! » . L’emploi de IA est exponentiel, vraiment virale dans les métiers de la musique.

 

Jean Bona loin de l'IA - Photo Roland Manoury

Nous avions déjà toutes sortes de machines qui imitaient sans vergogne les sons des instruments des peuples du monde sans en jouer. Dans les nouvelles productions et même sur scène ils (elles) sont rares à ne pas user et abuser d’un autre artifice : l’Auto-Tune.

Je ne devrais pas critiquer ces musiques et leur « fantastique » modernité (À lire : Hyper Pop, la pop au temps du capitalisme numérique- Julie Ackermann - Façonnage éditions/mai 2024.) Au risque de me faire passer comme étant au top d’une hyper ringardise figée dans un vieux monde obsolète qui ne sait pas appréhender le son du futur, le nouveau monde de la musique.

Mais que je suis certain qu’une belle partie de l’avenir de la musique sera un retour au son naturel, au son acoustique, émis par des instruments façonnés par des artisans et joués par des musiciens ayant acquis une impeccable technique auprès de Maîtres ou de professeurs. La diversité musicale, nos oreilles et celles à naître nous en remercieront.

Pourquoi pas ?

Comme les logos qui fleurissent pour nos aliments, il serait peut-être temps d’apposer ou de taguer sur les disques et les enregistrements faits par des humains un logo : IH « Intelligence Humaine » en opposition à l’autre IA (Intelligence Artificielle) et également en profiter pour baisser la compression du son sur les productions et lors des concerts. C’est un combat qui peut sembler désuet, voire stupide, une vraie cause perdue, mais quand on entend, on lit, on regarde les médias nationaux, cette arrivée, sans aucun discernement de toutes ces musiques fabriquées par des « machines » semblent être maintenant une des seules musiques existantes, de moins en moins de place pour le jazz, le classique et bien évidement les musiques trad.

Il est également facile pour conclure ce triste constat d’y adjoindre un petit couplet écolo sur le réchauffement de la planète, car toutes ces « fermes d’ordinateurs », indispensables pour le développement de IA, consommeraient, en 2024, plus de 5% de l’énergie mondiale et la construction de ces Data Center est sans limites. Voilà ça fait du bien de le dire, même si on se sent de plus en plus impuissant.

N’interdisons rien, il est agréable de garder les oreilles aux aguets à l’écoute de toutes les musiques, malheureusement en écoutant ou en lisant les médias nationaux on est loin d’être gavé par la diversité.

Pour avoir le droit d’exister sur les médias, même ceux du service public il faut avoir de quoi négocier, soit par des échanges marchandises, soit par de l’achat de pub, les musiques trad génèrent un chiffre d’affaires ridicule, donc pas de visibilité. Mais cela est certainement dû avant tout à une méconnaissance crasse de ce secteur ou un manque d’indépendance des programmateur musicaux.

Il n’y a qu’à écouter la playlist de France Inter sur Deezer. CLIC

Amusant et un peu triste de lire dans le Canard du Mercredi 28 aout 2024 « La musique classique est une fois de plus la grande absente de la grille de France Inter ». On peut facilement imaginer que le genre « musique trad » n’existe certainement pas dans le vocabulaire, dans les oreilles des décideurs de la programmation musicale de France Inter en particulier et de Radio France en général » et totalement pour les radios privées à audience nationale En ce début d’année scolaire 2024/2025 je rigole tout seul en pensant que cela fait des dizaines d’années que je pense et dis la même chose avec raison.

Oui, je me répète souvent : j’aime bien les causes perdues, et là j’en tiens une belle !

« Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude ».  Albert Camus - 1951.