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Des mondes de musiques

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Saodaj

Lodèr la vi

François Saddi

Pour son second album, le quintet réunionnais conjugue un Maloya moderne pluriel, enrichi de polyphonies vocales, polyrythmies puissantes et sonorités saturées.

Fondé fin 2011 par Marie Lanfroy (chant, kayamb, choeurs), le groupe est formé, outre elle-même de Frédérick Cipriano (Sati pikèr, tarlon), Jonathan Itéma (chant, ensemble percussif, roulèr, morlon), Mélanie Badal (violoncelle électro-acoustique), Zélito Déliron (tambour malba, flûte bambou, ravane) et Blaise Cadenet (guitare électrique).  Très ouvert sur le monde et les sur les musiques traditionnelles d’ici et là, le quintet réalise une musique de fusion dans ce qu’elle peut avoir de meilleur.

L’instrumentation traditionnelle réunionnaise voisine joliment avec les instruments occidentaux contemporains proposant ainsi des couleurs bigarrées chaleureuses en diable. Les arrangements, tant vocaux qu’instrumentaux, sont réalisés par les musiciens du groupe et résonnent avec les thématiques des chants dont les textes poétiques engagés sont pour partie écrits pas la chanteuse.

Le disque contient 8 titres, 7 chantés en Créole ou en Français et 1 instrumental, "Fnjan" qui reprend avec bonheur (wahou la flûte !), une superbe mélodie arménienne, terre d’origine de Mélanie Badal. Citons quelques titres de cet opus somptueux :  "Lodèr la vi" (Le parfum de la vie), titre éponyme à l’album célèbre le souvenir d’Adrien Laxenaire, musicien du groupe disparu trop tôt, "Adyé véli" (A toi mon étoile), titre ouvrant l’album nous plonge d’entrée de jeu dans le maloya pluriel signature du groupe, "Somin Grand Bois" (chemin grand bois), délicate chanson sur l’amour dans le couple signée du grand Firmin Viry, ou encore la transe électrique survoltée "Foli".

Le titre "Poko lèr 2.0" (Ce n’est pas encore l’heure) clôt en beauté ce magnifique disque par un voyage créole enrichi de traditions diverses, Europe de l’Est, Afrique… Avec un optimisme volontaire nécessaire en ces temps difficiles, citons-les : « Il reste encore de l’espoir sur les chemins que nous avons nous-même tracé. Créons ! Amusons-nous ! »

 

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