Ruşan Filiztek
Exils, de la Mésopotamie à l’Andalousie
François Saddi
Après avoir croisé la musique bretonne sur son précédent album (Sans Souci, 2021), le chanteur, joueur de saz et musicologue kurde réunit à Paris une petite dizaine de musiciens pour un voyage haut en couleurs.
Parti de son Anatolie natale, il a parcouru de multiples chemins et tissé nombre d’amitiés et complicité musicales via Istambul, l’Irak, la Syrie, le Kurdistan… et l’Andalousie. C’est à Paris, ville plurielle, qu’il a pu pour ce second album, concrétiser ce cheminement en réunissant autour de lui une dizaine de musiciens parisiens issus de divers horizons tant culturels et artistiques que géographiques : François Aria (guitares électrique et flamenca), Leila Soldevila (contrebasse), Juan Manuel Cortes (percussions, palmas, jaleo), Emrah Captan (basse), Marie-Suzanne de Loye (viole de gambe), Artyom Minasyan (duduk), Sylvain Barou (flûte) et Cécile Evrot (chant flamenco) et en invitée pour ce très bel album la chanteuse grecque Dafné Kritharas.
Le disque est constitué de 6 chansons, chantées en Kurde, Espagnol, Turc et Grec et de 5 instrumentaux. La moitié des titres est issue des corpus traditionnels de ces divers pays et pour le reste de compositions de plusieurs auteurs dont R. Filiztek lui-même pour 3 d’entre-elles. Les arrangements joliment ficelés qu’il réalise, pour moitié avec François Aria sont le reflet, non seulement de la richesse de son parcours artistique (avec Jordi Savall, Tony Gatlif…) et humaniste, mais aussi de ses années de formation au sein de diverses écoles de la région des Balkans, ainsi que des relations amicales qu’il a pu nouer avec la belle équipe de musiciens réunie autour de lui. Cet album est un petit bonheur à partager avec tous…