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Des mondes de musiques

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Hills of Belgium

Come on Buddy don’t you want to go

Etienne Bours

De ces collines de Belgique vient une version étonnante de la musique old time qui salue les Appalaches.

Lorcan Fahy joue le violon et offre la seconde voix. Il fait partie de divers groupes où il joue de l’archet autant que de la mandoline. Jérémie Fraboni joue le banjo et chante. Il joue également de la guitare dans d’autres projets. Voilà quelque temps déjà que ces deux jeunes nous offrent un superbe répertoire de vieux airs américains rien qu’à deux mais avec une présence, un talent et un humour qui font bon ménage et qui, mine de rien, nous ramènent aux grands moments de l’histoire musicale du sud des États-Unis. Après deux EP bien foutus, voici enfin un premier CD. Avec un répertoire toujours pointu basé sur des collectages anciens et sur des enregistrements de Roscoe Holcomb, Ed Haley, Uncle Dave Macon, Charlie Poole, Marcus Martin, Canray Fontenot, Fiddlin’ Doc Roberts, etc, le tout agrémenté de deux compositions, les deux comparses prennent un grand risque. Non contents d’interpréter la plupart des titres en duo avec cette maîtrise et cette souplesse auxquelles ils nous avaient habitués, ils osent ouvrir la porte à des invités. Oui mais des invités hors normes dans ce type de répertoire : Alice Riberolles au trombone, Antoine Rotthier à la batterie et Pauline Leblond à la trompette ! C’est avec une certaine inquiétude que je me suis rendu au premier concert de cette formule, craignant de les voir perdre le charme profondément rural de cette musique. La surprise est totale. Violon et banjo gardent leurs places essentielles, indispensables, les voix sont parfaites tandis que surgissent ici et là une chaleur cuivrée de bon aloi que les deux musiciennes insufflent en soutien aux solistes, voire en prenant un peu de place au-devant des mélodies. Sans jamais briser l’ambiance. Quant à la batterie, instrument dont j’ai appris à me méfier en dehors du rock, la voici subtile, nette, précise, efficace, non invasive. Le tout est dès lors délicieusement surprenant, à la fois inventif et respectueux d’une tradition (en fait old time et cajun) à laquelle il serait injurieux de porter atteinte par des facéties musicales inutiles.

Amateurs de discographies anciennes, ce disque, ce répertoire, cette façon de l’aborder devraient vous  séduire. On retrouve des pistes venant de Smithsonian Folkways, Document, Okeh, Rounder, Library of Congress, Field Recorders Collective (FRC), Gennett, Newport field Recordings… ou comment remettre la lumière sur d’anciens trésors ! Bonnes surprises garanties.

 Un disque Fragan www.fragan.be