GROSSE ISLE

La Québecoise Sophie Lavoie (fiddle, piano et chant), l'Irlandais Fiachra O'Regan (uilleann pipes, whistle et banjo) et le Québecois André Marchand (guitare, chant et pieds). Cette collaboration "magique" s'est poursuivie et les a conduit à adopter le patronyme de Grosse Isle, un nom qui fait référence à l'arrivée massive en 1847 au Québec, d'Irlandais fuyant la Grande Famine. Les immigrants qui survécurent aux conditions insalubres et à la malnutrition furent mis en quarantaine à la Grosse-Isle, une île perdue au milieu du fleuve Saint-Laurent. Ce fut la rencontre marquante entre deux peuples et deux cultures.

Fusion des répertoires traditionnels irlandais et québecois avec quelques compositions de Sophie, Grosse Isle brille par la richesse et l'originalité de sa musique. Leur nouvel album Le Bonhomme Sept Heures ou The Bonesetter en anglais, a été choisi pour l'analogie entre les deux expressions. Le Bonesetter (ou rebouteux), selon la légende québecoise, était autrefois celui qui ramassait les enfants pas encore au lit passé sept heures.

Instrumentaux des deux cultures, tantôt rythmés, tantôt mélancoliques, y voisinent avec des chansons parfois très ironiques telle Je veux m'y marier, ou plus tristes comme Á Grosse Isle qui évoque le naufrage d'un navire irlandais sur les côtes de Gaspésie.

Si le Québec est bien présent avec des chansons en français, l'Irlande n'est pas loin derrière avec de nombreux instrumentaux : jigs et reels. Débutant l'album, Le Bonhomme et la bonne femme, chanson de la célèbre Bolduc, fière Irlando-québecoise du XIXè siècle. A noter que des titres proviennent des archives compilées par Marius Barbeau dans la première moitié du XXè siècle - Sur le bord du rivage, Je veux m'y marier - des morceaux  fleurant bon l'Acadie. Un trio dont le talent n'est plus à démontrer et qui, on peut l'espérer, a encore de beaux jours devant lui.

Compagnie du Nord CIE006 - www.grosse-isle.com