Duo des Cimes
Musique traditionnelle de Gascogne, Béarn et autres lieux.
Philippe Krümm
Une petite Chronique pour un beau disque : Naël Tripoli était partout cet été ! Il exposait ses cornemuses pour la première fois au festival le Son Continu et avec Anaïs Perrinel, ils nous présentaient leur premier disque : Duo des Cimes.
Anaïs Perrinel & Naël Tripoli - Photo : Joachim-Ducos
Sur cet album Anaïs est au chant et au violon, Naël à la boha, aux accordéons et à la podorythmie (Ce mot me fait sourire, petit clin d’œil aux québécois. CLIC : record du monde de podorythmie)
Naël est allé jusqu’à faire, que son diatonique Bertrand Gaillard (CLIC : Bertrand Gaillard, une vie en diatonique), sonne comme un Hohner 2915 ! : « Pour avoir le son des débuts du folk » Aime-t-il à dire. Certains penseront que la fréquentation de Kachtoun, référence du jeu de la Boha des années 70, pionnier du mouvement folk avec son groupe Perlinpinpin Fòlc dans lequel Marc Perrone, au début, faisait sonner un historique Hohner, commence à déteindre sur Naël, mais c’est pour notre plus grand plaisir auditif. Une fois cela dit, le constat est simple, cette première réalisation musicale est une réussite.
9 plages, des morceaux trad et des compositions. L’ouverture se fait par une valse sur laquelle on découvre avec bonheur la voix d’Anaïs qui s’accompagne impeccablement au violon et soudain la boha surgit... Parfaite. Comme aime à dire un camarade : « Simple et de bon goût ». Enfin pas si simple que cela, essayez donc de souffler dans une cornemuse landaise et de chanter en jouant du violon ! Puis ce sera un rondeau, un branle, une suite de bourrées.
Sur le 5eme morceau on retrouvera le professeur K. (Alain « Kachtoun » Cadeillan » en duo avec Naël, entourant la voix d’Anaïs sur un chant : « Pastors de la bodega » collecté auprès de Pierre Arrius Mesplè. On enchaine par une Mazurka, puis une classique suite de scottishs, un branle et... Surprise, une valse chantée dans le style réaliste que l’on pourrait qualifier de « Parisien ». Ah ah ah ! J’en entends déjà certains dire : « Krümm il faut toujours qu’il ramène tout au musette ! ». Là, Naël laisse libre cours à son jeu d’accordéon arpégé... Faut que ça brille !
Anaïs Perrinel & Naël Tripoli - Photo : Joachim-Ducos
Vous l’aurez compris l’objet musical fait appel à du collectage, dans un grand respect du travail d’avant, et à des nouvelles compositions. L’interprétation par le timbre et le phrasé de la voix d’Anaïs et la légèreté de son jeu violon, les arrangements à la cornemuse et à l’accordéon de Naël donnent une couleur légèrement sépia à l’ensemble mais avec un coté lumineux bien dans son siècle.
Ah oui ! Le son capté par Jacques Lanfranchi (CLIC - Jacques Lanfranchi et Jean-Michel Péru, Quand la passion a de grandes oreilles) et le master réalisé par Jean-Pierre Bouquet de l’Autre Studio, font, que j’aurais bien aimé être plus critique, mais que pour cette réalisation je ne vois pas de failles.
En écrivant cette chronique, en écoutant Duo des Cimes je ne peux m’empêcher de penser à l’IA (Ne pas confondre avec : hi-han ! ) et ses « avancées » ça me trotte dans la tête. Lire : CLIC
Heureusement Duo des Cimes, le disque d’Anaïs Perrinel et de Naël Tripoli, comme un bon nombre d’autres albums du secteur trad auraient les labels : humain, bon pour les oreilles, les neurones... Et la dépense énergétique... Sans aucune discussion.
Restons dans les nouvelles technologies, petit Quizz : Sur un des morceaux Naël joue avec une cornemuse réalisée par Alain Cadeillan avec une imprimante 3D. Quel est ce morceau ?
Anaïs Perrinel : violon, chant / Naël Tripoli : boha, accordéon, pied
Label AEPEM : www.aepem.com