DOUR LE POTTIER QUARTET
Treusioù ar pewar awel
Philippe Cousin
Un tout premier album Trid an douar souligné par la critique voici trois ans, la formation Dour Le Pottier Quartet nous propose un second opus Treusioù ar pewar awel qui lui aussi est promis à un bel avenir.
Il faut dire que les musiciens qui composent ce combo sont loin d’être des novices en la matière. Né dans la musique bretonne, le violoniste Jonathan Dour n’est autre que le fils de Yann Dour, accordéoniste bien connu. Après avoir sévi dans le groupe Karma dès ses quatorze ans, il se consacre entièrement à la musique, créant successivement les formations Liam et Aodán et jouant aux côtés de Denez Prigent et David Pasquet entre autres.
Floriane Le Pottier quant à elle, a commencé le violon à cinq ans et elle poursuit la musique classique jusqu’au professorat. Après avoir remporté le Championnat de Bretagne de musique traditionnelle en duo avec Jonathan en 2011, elle crée le groupe Dour/Le Pottier Quartet à ses côtés.
La violoncelliste Mathilde Chevrel est, elle aussi, issue du classique mais elle a été bercée dans la tradition. C’est tout naturellement qu’elle suit Jonathan dans l’aventure Aodán puis au sein du présent quartet.
Enfin Antonin Volson, compositeur et multi-instrumentiste spécialisé dans les musiques traditionnelles a accompagné une foule d’artistes de Nolwenn Korbell à Roland Becker en passant par Gwenfol ou les Ours du Scorff.
Pour le présent album ils ont réuni autour d’eux un large panel d’invités. La chanteuse indo-bretonne Parveen Khan et son frère Ilyas aux tablas. Le chanteur poitevin Christian Pacher, les chanteurs bretons Fañch Oger et Youenn Lange ainsi que la chanteuse allemande du groupe Aodán Stefanie Theobald.
Inspiré à la fois des violoneux traditionnels, mais également de sonorités du Moyen-Orient, de la musique classique ou des riffs de rock, leur album est un véritable chaudron musical qui combine une douzaine d’airs tous plus beaux les uns que les autres. On passe du trad breton ou poitevin à des airs inspirés de l’Inde ou de l’Éthiopie. Le tout forme une véritable osmose colorée de contrastes subtils et sauvages. Les cordes puissantes sont sublimées, donnant à l’ensemble un caractère tribal et onirique.
Même si les mélodies et les rythmes bretons sont perceptibles, la musique du quartet a su dépasser la tradition pour imaginer une musique originale, puissante et magique. Une véritable réussite.
(Autoproduit ALK03 - DB12 - www.dourlepottier4tet.bezh - Distribution Coop Breizh)