CALUM STEWART
True North
Philippe Cousin
Nous l'avions quitté en 2017 avec son excellent album Tales from the North. L'Écossais Calum Stewart nous revient sept ans plus tard avec un nouvel opus de la même qualité que le précédent, True North, toujours en hommage à sa région d'origine du Morayshire, à l'est d'Inverness.
Après avoir joué dans les groupes Mànran et Mabon et collaboré avec le guitariste breton Heikki Bourgault, Calum s'est attaché à développer un répertoire plus personnel. Il a d'ailleurs été récompensé en tant que musicien traditionnel de l'année 2018 par le média MG Alba. Une nouvelle fois Calum nous propose une musique luxuriante et lumineuse qui met en valeur son instrument de prédilection, le uilleann pipes, mais également la flûte en bois, autre instrument où il excelle. Un album qui présente des mélodies traditionnelles et cinq compositions personnelles qui lui ont été inspirées par les paysages grandioses de sa région natale.
Le titre de ce nouvel album fait référence à son précédent opus qui trouvait également ses racines dans la région où il a grandi. Alors que sur le précédent CD Calum avait fait appel à une dizaine de musiciens, à la fois irlandais, écossais, manxois, anglais et bretons, il a souhaité resserrer son équipe autour de deux Bretons : Yann Le Bozec à la contrebasse et Sylvain Quéré au cistre. Quoi de plus normal puisqu'il vit en Bretagne depuis pas mal d'années.
L'album s'ouvre sur le morceau solo True North, air lent composé par Calum lui-même à partir d'un poème de Sophie Stephenson. Cet air cède la place à trois reels de la meilleure veine, qui emportent l'auditeur dans un rythme effréné qui gagne en rapidité au fur et à mesure des notes égrenées par ce virtuose du pipes. Tout simplement exaltant.
C'est ensuite Maol Dònaidh, mélodie collectée par Patrick McDonald au 18ème siècle, qui évoque la chasse au phoque, pratique courante dans ces communautés des Highlands. Les deux titres suivants sont des compos de Calum : Scottishe Kerlou en référence au lieu où il habita un temps à Saint-Yvi. Puis c'est Cille Chuimein, nom gaélique de la ville de Fort Augustus, endroit cher à son cœur. On entend encore un air de Calum, Looking at a Rainbow through a Dirty Window, déjà enregistré sur son tout premier album de 2008. True North se termine sur une marche The 72nd's Farewell to Aberdeen, elle-même suivie d'un strathspey, danse emblématique des Highlands, ainsi qu'un reel irlandais. Loin d'être une simple interprétation d'airs anciens, la musique jouée par Calum insuffle une nouvelle vie à des morceaux de toute beauté. Excellent et sublime.
Autoproduit EMCD03 - www.calum-stewart.com