Auster Loo
Collective
François Saddi
Ce premier album du groupe, fortement nourri de musiques traditionnelles d’ici et là, nous emmène sur des chemins de traverse en une subtile alchimie entre mélodies superbes, improvisations joliment enlevées et timbres instrumentaux savamment agencés.
C’est un drôle d’objet sonore que nous livre là ce collectif de 8 musiciens sous la direction artistique du percussionniste et compositeur belge Simon Leleux qui en a composé la plupart des titres à l’exception du traditionnel japonais, "Yashiyo Jishi".
On ne peut pas parler ici de musiques traditionnelles ou de musiques du monde même si celles-ci sont présentes en filigrane tout au long du disque et s’il regorge de techniques vocales et instrumentales issues d’un peu partout, des Proche, Moyen et Extrême orients, d’Amérique du Sud, Centrale ou d’ailleurs… Ce n’est pas non plus du Jazz même si l’improvisation semble être bien présente ici ou là et la liberté de combinaison bien affirmée. Enfin la contemporanéité de l’opus ne nous renvoie pas à la musique contemporaine même s’il joue beaucoup sur les timbres vocaux et instrumentaux et se nourrit allégrement de multiples formes, structures et procédés compositionnels, ostinati et boucles diverses, échos, dialogues, trames... Bref, une sorte d’OMNI (objet musical non identifié) plutôt passionnant dans lequel chaque musicien y occupe une belle présence.
Simon Leleux (percussions) y est entouré de Lydie Thonnard (flûtes, chant) avec laquelle il partage l’aventure du duo Auster Loo depuis quelques années déjà, ainsi que de Shahab Azinmerh (sétar, chant), Bao Sissoko (kora, chant), Aki Sato (koto, shamisen, chant), Vincent Noiret (contrebasse), Célestin Massot (piano) et Osvaldo Hernandez (percussion, chant). L’album est complexe et addictif, j’y retourne illico !
