RENCONTRE AVEC RÉMI GEFFROY
FESTIVAL HET-LINDEBOOM 2023
Gérard Viel
Accordéoniste diatonique au jeu à la fois dynamique et sensible, qui touche au cœur et à l'âme, Rémi Geffroy puise sa source aux racines de différentes traditions musicales, nous offrant une musique actuelle universelle, ouverte sur le monde.
Avec son énergie communicative et une réelle sincérité, il nous propose des instants de partage franchissant les frontières dans des concerts où le public découvre une musique métissée, passerelle entre les genres, autant influencée par les musiques traditionnelles, le classique et le jazz.
Son spectacle ODYSSEUS propose une mise en lumière de ses nouvelles compositions grâce à un quatuor à cordes aux multiples influences, qui réjouiront les spectateurs lors de son concert le vendredi 21 juillet 2023 en soirée à Loon-Plage dans le cadre de la 21ème édition du festival Het-Lindebom
informations : http://www.het-lindeboom.org/
Comment l’accordéon est entré dans ta vie ?
J’ai été bercé toute mon enfance par le son de l’accordéon chromatique et de la cabrette, duo aveyronnais par excellence que je découvrais à travers le groupe folklorique que dirigeait ma mamie. En réalité, je me moquais de savoir quel instrument j’avais envie de pratiquer, je voulais juste faire de la musique. Le choix de l’accordéon était au départ simplement pour faire plaisir aux grands-parents. Arrivé à Cahors à l’âge de 10 ans, j’ai commencé des cours de diatonique et je n’ai plus lâché l’instrument depuis !
Quel est ton parcours musical ?
D’abord l’accordéon diatonique, puis la guitare basse à 14 ans, j’ai multiplié les ateliers et groupes de musiques durant tout le collège et lycée (atelier Trad, Jazz, Variété, groupe de reprises pop-rock…). J’ai toujours su que je voulais vivre de la musique, malgré les réticences de mes parents qui me disaient qu’il fallait me trouver un “vrai” métier. Après quelques négociations je suis entré en fac de musicologie Jazz à Toulouse, j’ai ensuite commencé mes premières expériences de concerts/bals et mes premières heures en tant que professeur d’accordéon diatonique ou de guitare basse. J’ai pendant quelque temps partagé mes heures entre enseignement et création. C’est en 2013 que j’ai pu valider ma première intermittence du spectacle et c’est à partir de là que la décision a été prise de continuer ma route vers la scène plutôt que les salles de cours.
Peux tu nous présenter le projet artistique Odysseus ?
J’ai toujours aimé le mélange, de deux couleurs on en sort une troisième. Ayant des influences multiples, j’avais envie de voir quelle couleur pourrait donner un quatuor à cordes, une batterie, une guitare et un diatonique. J’ai décidé de composer des airs qui se veulent avant tout à danser, mais aux sonorités allant des musiques traditionnelles au classique en passant par le jazz. Les compositions sont nées durant le confinement de l’envie de voyage, de sortir à nouveau, de retrouver les gens, d’où son nom. Tout comme Ulysse voulait revoir Pénélope et Télémaque, je voulais revoir ma famille, les amis, le public. Étant assez féru de mythologies et autres philosophies, j’ai incorporé quelques idées/propositions issues de mes lectures et réflexions, c’est ce que j’aime faire en général pour chaque nouvel album. Le but étant que les personnes écoutant les morceaux puissent avoir la sensation de vivre également un voyage. Par exemple, on commence l’album avec un morceau assez mélancolique, la valse Riorim, dont le nom propose d’aller découvrir ce qu’il y a de l’autre côté du miroir, se découvrir soi même avant d’entamer un voyage un peu plus direct avec le deuxième morceau : Odysseus, un cercle circassien qui se veut plus épique.
Concernant l’équipe, j’ai la chance de jouer avec de supers musiciennes et musiciens qui ont chacune et chacun leur propre univers. Par exemple, rien que dans le quatuor à corde, certains viennent de formation classique et ont plus l’habitude des orchestres, d’autres sont du trad et spécialistes de différents répertoires, d’autres pratiquent le jazz manouche ou le bluegrass.
Est-ce que tu fais une différence entre la musique à danser et les concerts?
Quel que soit le cadre de la soirée, ce qui compte au final, c’est qu’il se passe quelque chose entre le public et le musicien. La seule chose qui diffère entre les bals et les concerts, c’est la forme que prend cet échange. Dans l’un, c’est le respect des codes de la danse, la tenue du bon rythme, la cadence (ou plutôt “CaDanse” comme dirait Xavier Vidal) qui va permettre de créer une sorte de jeu entre les protagonistes. Dans l’autre cas, on cherche la note juste, la sensation juste pour les transmettre de la meilleure façon possible directement dans le coeur des gens. Les enjeux ne sont pas les mêmes, mais le résultat désiré ne change pas, tout ce qu’on veut c’est passer un super moment d’échange. Personnellement, mon but est d’arriver à bien viser les pieds autant que les coeurs.
Quels sont les principales difficultés aujourd’hui pour toi en tant que musicien accordéoniste ?
La seule difficulté notable, c’est qu’il est difficile de sortir du carcan dans lequel on a toujours tendance à mettre l’accordéon. Cela ne m’empêche pas de continuer ma route qui se déroule d’une belle façon depuis quelques temps, donc je ne peux pas vraiment parler de difficultés, tout ce qui se passe depuis quelques années est simplement fabuleux.
Que représente le festival Het-Lindeboom dans ta carrière ?
Une très belle scène sur laquelle j’aurais la chance de jouer. Le lieux a l’air extra et ce que j’aime surtout, c’est sa proposition : celle de réunir différents publics de par sa programmation. Un festival de musiques traditionnelles qui fait venir également des artistes plus “grand public”, donc également un autre public qui se retrouve à découvrir l’univers du Trad, aspect fédérateur qui est un vrai point fort du festival à mon sens. Je suis certain qu’on va y passer un très bon moment avec l’ensemble de l’équipe !
Quel est l’endroit dans le monde ou tu rêverais de te produire ??
Je n’en ai pas vraiment… on peut être tellement surpris parfois… Un concert sur une petite scène dans une cave avec 40 spectateurs peut parfois avoir autant d’intensité qu’une grosse scène extérieure de festival avec 1000 personnes devant.
Site web Rémi Geffroy : https://www.remigeffroy.com/
Booking Rémi Geffroy : booking@cveprod.org