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Des mondes de musiques

 En lisant avec gourmandise les articles de 5planètes.com, vous pouvez écouter Canal Breizh, en cliquant sur le logo.

 

 

 

 

 

 

 

Le Son Continu

Là où bourdonne l’avenir des musiques Trad.

Texte & photos : Philippe Krümm

Pour parler musiques trad, folk, world, sono-mondiale, et plus, je vous propose de rencontrer, voire découvrir en images des acteurs de ces musiques qui passèrent devant l’objectif d’un Nikon D750, lors de la belle édition de juillet 2024 du Son Continu. Ce reportage se fera en une dizaine de chapitres. Voici le premier :

Les Luthiers - Son Continu - 2024 

Ouvrons cette série par quelques vérités un peu banales mais nécéssaires. Le.s Facteur.e.s, les luthier.e.s fabriquent des instruments de musique, les entretiennent, les réparent, les restaurent... Le luthier.e confectionne les instruments de musique à cordes : frottées ou pincées... Le facteur.e fabrique tous les autres instruments de musique de l’orgue d’église à la guimbarde, du piano au balafon... ! Luthier/Facteur sont des noms de métiers principalement employés en France et dans quelques pays francophones. Il est à noter qu’il n’existe pas de féminin pour « facteur d’instruments », donc dans nos articles nous écrirons facteure. Factrice étant clairement le nom, depuis le milieu du 19eme, pour désigner le métier de celle qui traite et distribue le courrier aux particuliers et aux entreprises, exercé par les femmes depuis 1915. (Le terme administratif officiel étant toujours préposé, préposée)P

Postières en 1917.

Le Son Continu (1) est le seul festival sur la planète bleue qui rassemble autant de luthier.e.s et facteur.e.s et qui de ce fait accompagnent l’évolution des instruments des musiques populaires principalement de France et d’Europe depuis près de 50 ans et tout cela grâce à un roman de George Sand publié en 1853, les Maitres Sonneurs, et surtout à deux passionnés, Michèle Fromenteaux et Maurice Bourg  et à leurs amis qui voulurent célébrer le centenaire de la naissance de la Dame de Nohant dans un lieu évoqué dans le roman : Le château de Saint-Chartier (Indre).

Gravure de l'édition originale des Maitres Sonneurs de George Sand

On était en 1976, le renouveau du trad babillait, on redécouvrait des instruments de musique : Vielles à roue, les nombreuses cornemuses de France : grandes cornemuses du centre et musettes diverses, biniou koz, cabrette, veuze, chabrette, bodega, Béchonnet, biniou braz ... Épinette, psaltérion, percussions diverses, accordéon diatonique...

Une riche histoire musicale était en marche. Les facteur.e.s et luthier.e.s réapprenaient les techniques anciennes en les perfectionnant, en les adaptant à pas forcés, suivant les demandes et les rêves sonores des musiciens Trad en route pour le 21eme siècle, vers l’infini et au-delà.

1 - Le son continu en quelques chiffres, pour cette édition 2024 : 140 Luthiers (Bon, oui, il n’y avait encore que 17 femmes qui exposaient leurs productions), 19 000 festivaliers, 150 musicien.nes sur les scènes programmées, 8 concerts sur la grande scène, 15 bals de nuit, 1 bal pour enfants, 6 ateliers danse, 6 conférences...le budget largement auto-financé étant proche des 500 000 euros avec des aides publics de moins de 20%. Liste des Luthiers présents en 2024 : CLIC

Cher.e.s fabricant.e.s d’instruments de musique, un bel annuaire participatif vient de voir le jour sur le site Modal Média, il est important, pour mettre en évidence la richesse de votre travail, de vous inscrire :  CLIC

 Pour commencer « le bal », rencontres avec des amis du Trad :

Jean-François « Maxou » Heintzein : Le professeur

Se prend-t-il pour le docteur Schweitzer en mission au fin fond du Berry ? Dans tous les cas Maxou est un musicien, enseignant en vielle à roue, agrégé de mathématique, docteur en histoire et auteur entres autres de Chanter le crime. Canards sanglants et complaintes tragiques.

https://www.bleu-autour.com/auteur_bleu/jean-francois-maxou-heintzen/

Il est chaque été un des personnages incontournables de cet événement. Présent dès les premières années des Rencontres des Maîtres Sonneurs, Maxou est aujourd’hui responsable, au Son Continu, de la riche programmation des conférences. Dommage que ces moments de qualité, qui racontent l’histoire de cette musique ne soient pas enregistrés officiellement ce qui permettrait, outre une écoute pour les personnes ne pouvant être présentes, une conservation de ce moment, pour l’histoire. La Qualité des intervenants semble l’imposer. Affaire à suivre...Je sais que l’homme au casque colonial y travaille.

 

Etienne Bours : La mémoire

L’homme est Belge et productif : Journaliste, chercheur, conseiller artistique, Etienne Bours est l’auteur du Dictionnaire thématique des musiques du monde (Fayard 2002), de l’ouvrage Le sens du son (Fayard 2007), de Pete Seeger, un siècle en chansons (Le Bord de l’eau, 2010) et de La musique irlandaise (Fayard 2015). Il est co-auteur de plusieurs livres sur les musiques du monde et a collaboré à de nombreuses publications : magazines, journaux, livrets de disques et autres dossiers pédagogiques. Il a été conseiller en musiques du monde et en chanson française dans le réseau des médiathèques belges, il fut titulaire d’une émission de radio sur les ondes de la RTBF et donne régulièrement des cours et formations d’introduction à l’écoute des musiques traditionnelles et à leur analyse. Il participe également à la programmation de plusieurs festivals ainsi qu’au mouvement des Jeunesses Musicales de Belgique.

Il nous a gratifié d’une brillante intervention : Les musiques traditionnelles versus les musiques populaires.

Le décès du chanteur Shane MacGowan en novembre 2023 a sans doute réveillé une vieille question : où s’arrête le concept de musique traditionnelle ; celle-ci est-elle compatible avec une expression musicale populaire ? Divers mouvements culturels se sont « emparés » des musiques traditionnelles ; le marché de la musique, les modes et les médias ont suivi au risque de brouiller les pistes. Les Pogues de MacGowan étaient un groupe punk/folk. Beaucoup de musiciens et penseurs irlandais ont affirmé qu’ils faisaient du tort à la musique traditionnelle de l’île. Pourtant lors de son enterrement la foule s’est massée dans les rues irlandaises pour le saluer en chantant avec une ferveur digne d’un patrimoine à la fois national, dans le bon sens du terme, et extrêmement populaire. Alors tradition ou détournement ? On peut décliner beaucoup d’autres exemples à travers les traditions du monde. Où commence et où s’arrête une expression traditionnelle ? Et qui en décide ?

 

Bernard Lasbleiz : le chercheur

Le premier groupe que Bernard (Chant, accordéon, concertina) forme se nomme Tarentule avec Jean-Patrick Hélard (violon, guitare, psaltérion), José Ponzone (Chant, mandoloncelle, cornet à piston, violoncelle), Alain Rolland (Chant, mandole, violon) on est en 1974, un album sortira en 1977, le quatuor se séparera en 78. En 1982 Lazbleiz formera le groupe breton : Ti Jaz.

Chanteur, musicien, chercheur et enseignant depuis plus de 40 ans, Bernard Lasbleiz est l’un des grands spécialistes de l’accordéon diatonique en Bretagne. On lui doit en 1984, la création, avec un groupe d’amateur de la boite du diable, de la première Fanzine sur l’accordéon : Anche Libre.  Il est titulaire du Diplôme d’État pour l’enseignement de la musique traditionnelle. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur la musique bretonne en générale et sur l’accordéon en particulier. Sa dernière parution qu’il nous présente : Das5tumad – Cinq collectes inédites de chansons du Trègor-Goëlo

« Cependant, il reste encore dans les bibliothèques ou dans les archives publiques et privées un certain nombre de manuscrits anciens qui n’ont pas, jusqu’à présent, attiré l’attention. Bernard Lasbleiz a su en débusquer quelques-uns, notamment les collectes de cinq auteurs trégorrois méconnus : Yves Lamer, Jean Mahé, Yves Le Masson, Francis Even et Yves Le Moal. »

Éditions : Dastum Bro-Dreger – Sortie octobre 2024

 

 

Gille Kermarc : le journaliste

Mouez Breiz, les sillons bretons

Gilles Kermarc a eu, comme bien des Bretons (et non des moindres), une enfance partagée entre la région parisienne et les vacances dans le Sud-Finistère. Le retour en Bretagne s’est fait à Brest où il a vécu jusqu’à ce que les hasards de la vie professionnelle l’amènent dans le Berry, sans pour autant couper le lien avec le Far West celtique.
Son lien avec Mouez Breiz est ancien puisque la mince discothèque familiale de son enfance contenait trois vinyles quimpérois. Amateur de musique bretonne, il a ensuite acquis au fil des décennies d’autres disques jusqu’au jour où, sous le coup d’une inspiration soudaine, il a entrepris de réunir une collection intégrale de la production de Mouez Breiz et d’en savoir plus sur Hermann Wolf et les artistes qu’il a enregistrés.
Ce livre est le résultat de plus de quinze années de recherches et de rencontres – toujours sympathiques et enrichissantes – avec ceux qui ont fait Mouez Breiz. Elles lui ont permis d’établir un catalogue complet des disques et cassettes audio produits par la maison quimpéroise. Quant à sa collection personnelle, il cherche encore quelques perles rares pour la compléter.

L’intitulé de la conférence fut le titre de son livre : Mouez Breiz - L’aventure du premier éditeur de disques de Bretagne

De 1950 à 1976, Hermann Wolf a édité 300 disques sous le label Mouez Breiz. Des 78-tours, 33-tours et 45-tours qui représentent un panorama de ce qu’était la musique bretonne de cette époque, en plein renouveau : sonneurs et chanteurs traditionnels et modernes, chorales, bagadoù. Mais aussi des contes et des textes littéraires (Per-Jakez Hélias, Anatole Le Braz, Tristan Corbière), des enregistrements de fêtes bretonnes… 
Malgré un nom à la consonance germanique, Hermann Wolf était un Quimpérois « pur beurre ». Né à Quimper, c’est à Quimper qu’il a grandi et qu’il a accompli sa vie professionnelle, comme disquaire dans le centre-ville. Et c’est la grande manifestation estivale de Quimper, les Fêtes de Cornouaille (devenues le Festival de Cornouaille) qui lui ont donné la matière de ses enregistrements. Les disques Mouez Breiz ne sont pas pour autant exclusivement quimpérois car les artistes enregistrés étaient originaires de toute la Bretagne. Sans oublier les autres pays celtiques, notamment l’Écosse et l’Irlande.
Dans les années 1950 et 1960, Mouez Breiz diffuse les premiers disques de futures vedettes de la musique bretonne (Alan Stivell, Andrea ar Gouilh, les Sœurs Goadec), mais aussi des enregistrements de musiciens et chanteurs célèbres à l’époque (Yvon Le Marc’hadour, Michel Magne). Des pochettes confiées à de jeunes artistes talentueux y ajoutent un charme intemporel.
Les disques Mouez Breiz sont encore aujourd’hui une source d’inspiration pour les musiciens et chanteurs.

https://www.coop-breizh.fr/11508-mouez-breiz-l-invention-du-disque-breton-9782955477410.html

 

Jean-Michel Corgeron : Le maitre de la tablature

Il est un musicien qui depuis quelques décennies, a apporté une contribution originale au développement du mouvement folk, devenu trad, en initiant un système de tablature pour accordéon bi sonore qui aujourd’hui porte son nom. Jean-Michel Corgeron a fait partie de l’équipe de Trad Magazine depuis sa création en 1988 à sa fin en 2017. Il y était "Monsieur tablatures et partitions pour l’accordéon". Il a, depuis la fin des années 80, initié ou fait partie de nombreuses formations comme Dulceline, Bouffée d’Airs, Ballet de sorcières, Dialto, Duo t’en Bal, Irland’airs…Avec son association : Franches Connexions, il a produit nombre de recueils de tablatures et partitions ainsi que des CD.

https://www.franchesconnexions.com/

 À SUIVRE :

Jacques Lanfranchi & Jean-Michel Péru : CLIC

Bertrand Gaillard : CLIC