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Des mondes de musiques

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LE RETOUR DE ROULEZ FILLETTES

FESTIVAL HET LINDEBOOM 19 JUILLET À LOON PLAGE

Rencontre avec Evelyne Girardon pour le retour sur scène au festival Het Lindeboom à Loon-Plage avec le groupe mytique des années 1980 ROULEZ FILLETTES

 

 

Comment est née l’aventure de Roulez Fillettes ?
En 1988, j’ai enregistré un CD très personnel, « Amour de fusain » (AMTA - OCORA Radio France), qui présentait 21 chansons de la tradition orale en français arrangées en polyphonie. J’avais empilé moi-même toutes les lignes d’harmonisation vocales. Cet enregistrement ayant été assez bien accueilli (Prix de l’Académie Charles Cros catégorie Patrimoine), s’est posé ensuite la question de faire vivre ce répertoire sur scène. J’avais déjà rencontré Sylvie BERGER et Solange PANIS à l’occasion de stages, de fêtes : je leur ai proposé de me rejoindre. Grâce à Gilles CHABENAT, j’ai pu entendre la voix de Yannick GUILLOUX et l’inviter: toutes les quatre nous avons commencé à chanter ensemble. Puis Michèle DELABBAYE nous a rejoints. Cela s’est fait très simplement, nous aimions déjà ce répertoire avant de nous connaître et la perspective de chanter ensemble nous allait bien.
http://www.ciebeline.com/discographie/amour-de-fusain-cd-evelyne-girardon-1988

D’où vient le nom du groupe Roulez Fillettes ?
Cela vient de « Roulez Jeunesse », une expression du monde des forains aujourd’hui peu employée qui signifie « C’est parti ! ». Roulez Fillettes peut signifier « Allons-y les filles ! »
À l’époque, les groupes féminins se comptaient sur les doigts d’une main (et encore …)

Photo : Jeff Dantin



Quel était le projet artistique ?
Interpréter notre répertoire préféré dans une forme polyphonique à plusieurs voix a été une évidence. Chanter généralement sans sonorisation, avec un travail de mise en espace sous le regard de comédiens metteurs en scène ( Antoine Laurent Figuière puis Perrine Griselin)  qui nous ont aidées à livrer les textes, les décrypter au plus près de ce que nous ressentions. Il ne s’agissait pas uniquement de faire connaître des chansons pour l’essentiel peu interprétées à l’époque, mais aussi d’essayer de transmettre les images poétiques et contenues symboliques qu’elles portent et qui nous ont touchées. L’état d’esprit des arrangements a toujours été de conserver autant que possible l’univers modal, à bourdon, déjà présent à l’état de noyau dans la plupart des mélodies.

Comment avez vous élaboré votre répertoire ?
Au fur et à mesure de l’évolution du groupe dont les chanteuses ont changé au cours des 11 années de son existence, aux côtés de chansons piochées dans les différents recueils existants, dans quelques collectages, nous avons ajouté des chansons d’auteurs proches des répertoires de la tradition orale comme celles de Melaine Favennec (Dans l’faubourg d’Balazeux), de Jean Blanchard (Pas moyen d’s’arrêter), de Gabriel Yacoub pour « À l’ombre de la patience des anciens » que nous sommes les seules à avoir chanté et enregistré (CD Depuis des lunes). Les chansons de tradition orale décrivant les personnages de femmes, leurs aventures et déboires ont souvent été nos préférées, quelque soit leur destin.

photo Christian Ganet



Peux tu nous présenter l’équipe de Roulez Fillettes 2024?
Sylvie BERGER,  Yannick GUILLOUX, Solange PANIS qui sont les fondatrices du groupe.
Catherine FAURE  est arrivée plus tard dans l’aventure, pour plusieurs créations.
Je les ai sollicités en priorité car nous nous sommes revues ces dernières années, et les parcours artistiques de chacune sont aujourd’hui bien enracinés sans l’univers des musiques traditionnelles.
Sylvie a participé, à ma carte blanche aux Francofolies de la Rochelle « L’ailleurs de l’avant » et Yannick à la création « Si la lune s’arrête où irons-nous chanter la nuit … » (Amphi de l’Opéra de Lyon). Catherine et Sylvie sont aussi venues poser leurs voix sur mon double CD « Répertoire ».
J’apprécie toujours autant leurs qualités vocales et musicales, les arrangements ont souvent été créés en pensant à leurs voix. C’est aussi une affaire d’amitié, de famille.
http://www.ciebeline.com/spectacles/roulez-fillettes-refonde-en-2024

Photo : Emmanuel Mathias


Quel sera le contenu du spectacle qui sera présenté à Het Lindeboom le 19 juillet prochain?
Ce sera un concert de 20 chansons tirées du répertoire fondateur du groupe  avec des incursions  dans d’autres répertoires enregistrés, comme ceux des CD  qui ont suivi « Amour de fusain, Amour que j’ai, et Depuis des lunes » à savoir « Répertoire »  et « La Fontaine Troublée »


Est-ce qu’il y aura une nouvelle vie pour Roulez Fillette après Het Lindeboom ?
Tout est ouvert, un très grand festival nous a fait un appel du pied pour 2025, on verra si la demande se maintient. Pour le reste des possibilités, cela  dépendra de l’intérêt porté à cette re-fondation …
De notre côté, nous sommes pour le moment très heureuses de présenter Roulez Fillettes à la demande d'Het Lindeboom, une belle chance de rechanter ensemble. Et nous chanterons encore pour Comboros (Saint-Gervais d’Auvergne). Faire entendre encore et encore ces chansons, leur sens parfois caché, leurs narrations si intenses,  leur poésie, les déclinaisons de leurs versions mélodiques toujours passionnantes, en français, c’est toujours un défi à relever, même plus de trente ans après l’avoir tenté une première fois.


Quel regard portes-tu sur la situation des chansons et musiques traditionnelles aujourd’hui?
L’ensemble des musiciens-musiciennes, danseurs/danseuses font preuve aujourd’hui d’une très grande créativité et les personnalités qui s’en dégagent inventent et développent des musiques nouvelles issues des répertoires « anciens » , c’est passionnant.
Les bals sont au sommet du nombre d’évènements. Ma préférence irait plutôt du côté des concerts,  des « performances ». J’ai envie de dire qu’il nous faudrait autant de concerts que de bals pour faire entendre toute la créativité du secteur. Les scènes « généralistes » devraient s’ouvrir beaucoup plus aux musiques traditionnelles …
Quant aux chansons, elles sont là, dans les recueils et sur les plateformes de collectages, qu’on les interprète ou pas, qu’on les aime ou pas, elles sont là. J’en découvre régulièrement  de nouvelles versions, ce qui me donne toujours autant de plaisir.
Ce qui me ravit, c’est de constater qu’il y a toujours autant de propositions de stages divers et de monde qui se passionne pour le chant et la pratique instrumentale, sans oublier les luthiers qui continuent eux aussi d’ inventer.
Ce qui m’attriste, c’est d’apprendre que des festivals ou des lieux dédiés aux musiques traditionnelles, sont obligés, pour certains aujourd’hui,  de restreindre leurs activités, voir même de les arrêter.

CONTACT FESTIVAL HET LINDEBOOM : https://www.het-lindeboom.org/