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Des mondes de musiques

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Le banjo fait le show

Dominique Maroutian

Tout à la fois musiciens, chanteurs et pitres, ils font partie de l’histoire de la musique traditionnelle des Etats-Unis. Ces « banjos clowns » ont influencé un grand nombre de musiciens qui , à l’instar de Pete Seeger, ont toujours revendiqué cet héritage.

 

 

Uncle Dave Macon : Le grand père des « banjo clowns » est originaire du Tennessee . Né en 1870 il ne deviendra professionnel qu’en 1920. Sa jeunesse a été bercée par les spectacles de vaudeville, un genre tout particulier où se mêlaient des musiciens, des acrobates, des danseurs, des jongleurs, … De grands noms du cinéma sont sortis de cette école : Chaplin, WC Fields, .. Il intégrera lui-même un de ces shows itinérants.
Tour à tour hôtelier, transporteur muletier, Dave Macon réjouit les voyageurs en chantant et en s’accompagnant au banjo, mais il ne connaîtra son premier engagement qu’arrivé à la cinquantaine. Le disque (près de 170 enregistrements), puis la radio, vont assurer sa renommée qui ira croissant des années vingt jusqu’en 1952, date de sa disparition. Avec sa redingote, son chapeau noir, son col relevé et ses dents en or, il va composer un personnage marquant les mémoires. Il chante, raconte des histoires, danse, jongle avec son banjo, bref, il assure le spectacle. Son répertoire, très vaste, et sa technique instrumentale qui n’est pas extraordinaire mais très étendue (frailing, picking), en font une référence. Les chansons qui ont assuré sa réputation lui ont largement survécu telle « Sail Away Ladies ». Pete Seeger a repris une de ses chansons pour raconter une histoire : « The Cumberland Deer Chase ».

 

 

Granpa Jones : Originaire du Kentucky où son père était métayer, et musicien, Louis Marshall Jones naquit en 1913. A moins de 20 ans, il entame une carrière de musicien professionnel. Il anime une émission matinale à la radio, son naturel grognon lui vaut le surnom de Granpa Jones alors qu’il n’a pas vingt cinq ans. Ce pseudonyme lui inspirera le costume et la dégaine qu’il gardera jusqu’à la fin de sa longue carrière. Il formera, avec le virtuose du picking Merle Travis, le noyau d’un quartet de « Country Gospel » nommé « The Brown's Ferry Four ». C’est une autre gloire de la radio, Cousin Emmy, qui l’initiera au banjo clawhammer, une technique qu’il adoptera définitivement.
Son style vocal et instrumental est marqué par l’énergie qu’il déploie invariablement. Ce n’est pas un chanteur de ballade, cependant sa longue pratique vocale lui assure une présence et une justesse remarquable. Vedette de la radio puis de la télévision, c’est l’une des têtes d’affiche du show télévisé « HiHaw » où les hommes sont affublés de salopettes de travail et les femmes de longues robes de cotonnade, pour faire paysan, le tout dans un décor à base de paille. On peut ne pas apprécier ces affèteries, néanmoins la musique et les chants valent le détour. Granpa Jones disparaîtra en 1998 laissant de multiples enregistrements. On peut trouver de nombreuses vidéos de ses émissions de télévision sur « You Tube » , sur quelques unes on le trouvera en compagnie de son épouse, violoniste réputée.

 

Stringbean : John Akerman, né en 1915, originaire du Kentucky lui aussi, a appris à jouer du banjo par son père. A douze ans il s’achète son premier instrument qu’il échange contre deux poulets primés !! Dans son adolescence il travaille dans des sortes de chantiers de la jeunesse instaurés au lendemain de la grande dépression. Il joue également au base ball en tant que semi-pro. Lors d’un match il sympathise avec un autre joueur qui s’appelle … Bill Monroe. Il devient donc durant deux ans le banjoïste de l’un des fondateurs du bluegrass, puis il est remplacé par un certain Earl Scruggs. Lors d’un concert le présentateur oublie son nom et l’introduit comme « Stringbean », le haricot vert, en raison de sa silhouette. C’est avec ce surnom qu’il fera carrière à la radio puis à la télévision. Il invente une figure comique en portant une tenue dont certains pensent qu’elle préfigurait les baggies d’aujourd’hui.

Seul ou avec Granpa Jones dont il partageait le style vocal, String Bean pratiquait un vigoureux frailing, jouait également en two-finger picking exagérait les déplacements de sa main gauche, jonglait avec son chapeau et esquissait souvent quelques pas de flat-foot dancing.
Il a enregistré plusieurs disques et participé aux émissions de télévision « Hi Haw » dont il était une des vedettes.

Stringbean ne cachait pas sa méfiance vis-à-vis des banques préférant garder son argent en liquide. Il n’en faisait pas mystère. Cette réputation lui sera en quelque sorte fatale, deux voleurs se sont introduits chez lui et l’ont assassiné ainsi que sa femme. On a retrouvé plusieurs milliers de dollars dans les poches des deux époux, les brigands n’ayant emporté … qu’une tronçonneuse. Bien des années après à l’occasion de travaux on découvrit un magot de 20 000 $ dans la maison de String Bean. C’est Granpa Jones ami et voisin de Stringbean qui découvrit les corps et demeura très affecté par la disparition tragique de son ami.

 

 

 

 

 

Leroy Troy :
Dernier né (1966) dans la famille des « pitres » Troy Boswell est originaire du Tennessee . Sa carrière débute alors qu’il n’a pas 20 ans. Il apparaît dans de multiples shows télévisés, se produit sur scène seul ou avec le groupe le « Tennessee Mafia Jug Band ». Showman complet, il chante, danse, jongle avec son banjo. C’est une sorte de mélange de Granpa Jones et d’Uncle Dave Macon. Il emprunte à l’un ses grimaces et jongleries et à l’autre son « look » rural, salopette et chapeau mou. Son répertoire est résolument comique. Il s’accompagne la plupart du temps au banjo clawhammer, un style dont il ne se départit jamais. Il aime également jouer du washboard, le sien étant agrémenté de nombreux accessoires « funny ». Il chante aussi bien des parodies de standards de country comme « Ghost Chickens in the Sky » (d’après le célèbre « Ghost Riders in the Sky ») que des adaptations de country rock : « Marie Laveau ». Il l’est l’un des invités vedettes du Marty Stuart Show avec son banjo. seul ou avec le groupe