Aller au contenu
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies notamment pour réaliser des statistiques de visites afin d’optimiser la fonctionnalité du site.
Des mondes de musiques

 En lisant avec gourmandise les articles de 5planètes.com, vous pouvez écouter Canal Breizh, en cliquant sur le logo.

 

 

 

 

 

 

 

L'Ensemble Art Sonic

Le Bal Perdu

Gérard Viel

La célèbre chanson de Bourvil « C’était bien….au petit bal perdu » fait partie de ses airs qui sont dans notre inconscient et que nous fredonnons avec plaisir. C’est un peu le même sentiment en ce qui concerne les valses qui sont incontournables du patrimoine musical français. A partir de cette idée un quintet à vent, travaillant en général autour de la musique contemporaine a décidé de revisiter les grands airs du musette. Pari risqué pour ces cinq « soufflants », qui pour concrétiser cette aventure à invité l’accordéoniste du Pays Basque : Didier Ithursarry. Avec son talent et sa sensibilité Didier Ithursarry, apporte à l’ensemble Art Sonic une dynamique et une émotion renouvelée. Grâce à la complicité musicale et humaine de ces six musiciens, nous redécouvrons les œuvres incontournables du répertoire musette : Gus Viseur, Jo Privat, Emile Carrara, et des certaines chansons mythiques : « la javanaise », « au petit bal perdu », « la java des bombes atomiques »... Rencontre avec le directeur artistique Joce Mienniel, qui nous embarque au « Bal Perdu ».

Comment s’est constitué et pourquoi L’Ensemble Art Sonic ?

Après avoir travaillé plusieurs années avec Sylvain sur le son, le souffle et les percussions des clés de nos instruments à vent, nous nous somme dit qu’il nous fallait un ensemble instrumental acoustique avec lequel poursuivre ce travail. Ayant chacun de notre côté travaillé sur des orchestres plutôt électriques et électroniques, on a décidé d’avoir un orchestre avec juste des chaises et des pupitres, et où tout se passe dans le son réel des instruments. J’avais travaillé en cours d’orchestration sur la nomenclature du quintette à vent lorsque j’étais au Conservatoire Supérieur de Musique de Paris et j’en ai gardé un souvenir prégnant, du coup c’est très logiquement que j’ai pensé à cette formule qui pour moi comme flûtiste, comme pour Sylvain clarinettiste fait sens.

Présentation des musiciens de l’Ensemble :

Cet ensemble est dirigé par deux co-directeurs artistiques (Joce Mienniel et Sylvain Rifflet), nous avons des parcours croisés en Jazz, en musique improvisée, dans nos groupes respectifs (Paris Short Stories pour ma part et Mechanics pour Sylvain), tous les deux diplômés du Conservatoire Supérieur National de Jazz de Paris et tous les deux à la recherche d’une esthétique très singulière en terme de son d’instrument. Il fallait pour cet orchestre des personnalités aussi singulières que nous, ne venant pas de la musique classique, mais plus avec des profils d’improvisateurs, de bons lecteurs et avec une singularité de son bien à eux. L’Ensemble Art Sonic est composé de :

Cédric Chatelain, le hautboïste par exemple, nous nous sommes rencontré sur la tournée du chanteur Dominique A, dans laquelle Sophie Bernado au basson jouait également mais nous nous connaissions depuis le CNSM de Paris déjà avec Sophie. Quant à Baptiste Germser le corniste, c’est dans le tentet de Samy Thiebault que j’ai été sensible à ses improvisations, et c’est naturellement que j’ai pensé à lui pour cet orchestre, il s’est d’ailleurs révélé être un formidable arrangeur.

Qu’est-ce qui motive des musiciens de conservatoire à s’intéresser à la musique populaire des années 30-40 ?

Justement parce que c’est une musique populaire. Toute notre démarche avec Art Sonic est de travailler essentiellement sur un matériau musical qui vient des milieux populaires et non des commandes d’état, ou des répertoires classiques enseignés dans les conservatoires. Notre premier album « Cinque Terre » était constitué de morceaux composés par Sylvain et moi mais aussi de compositeurs de notre génération avec qui nous partageons la scène toute au long de l’année. Pour « Le Bal perdu », c’est en écoutant la chanson de Bourvil justement et en découvrant l’œuvre musicale de Jo Privat, que l’idée m’est venue d’adapter cette musique pour des instruments qu’on n’a peu l’habitude d’entendre dans ce répertoire. En commençant à travailler sur les partitions de Jo, j’ai été frappé par l’excellence de ses compositions. J’ai tout de suite été enchanté par ses trios et je trouve que sa force mélodique et harmonique est du même niveau qu’un Piazzolla par exemple. C’est aussi pour chacun de nous un vrai défi technique de jouer ces airs pas si facile pour des cors, hautbois ou clarinette.

Pourquoi avoir fait le choix d’un accordéoniste eu cœur de ce projet ?

Parce que sinon, ça aurait été trop distancié, trop académique et pas assez populaire. Il faut vous dire que nous proposons la plupart du temps aux programmateurs, de jouer en rond autour d’une table avec des verres de vin et les gens sont tout autour de nous debout ou assis, dansant ou non et l’ambiance est très différente d’un concert normal. Mais pour revenir au choix de l’accordéoniste, il nous fallait quelqu’un qui ait une vraie noblesse de son et une dynamique de jeu large pour se juxtaposer parfaitement avec un timbre de hautbois, de flûte, de clarinette, de cor et de basson. Didier était notre premier choix sans hésiter.

 

Comment avez vous travaillé le choix des titres et pour les arrangements ?

J’ai décidé de ne choisir QUE des valses, car en voyageant dans le monde toute l’année, je me suis aperçu à quel point ce qui caractérise la musique française pour un étranger c’est les valses à trois temps. C’est notre richesse et c’est en général les perles de la musette en terme de composition. J’ai fait de longues recherches sur tout ce qui existait et j’ai adoré surtout celles de Jo Privat mais aussi Gus Viseur, Carrara et bien d’autres. Nous avons rajouté quelque musique de film et de chanteurs français qui ont composé ou interprété des merveilles dans ce domaine aussi. Pour les arrangements, j’ai fait la plupart et Sylvain ainsi que Baptiste en ont réalisé quelques autres.

Comment s’est fait la rencontre avec l’accordéoniste Didier Ithursarry ?

Nous nous connaissons depuis dix ans maintenant, car nous jouions dans le grand orchestre du pianiste Jean-Marie Machado ensemble.

Contact : Jazz Musique Productions / Frank Féret : frank.feret@gmail.com