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Des mondes de musiques

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Gilles Garand

À Sutton le violon donne de la voix

Philippe Krümm 

Né en 46, Gilles Garand fait partie du paysage musical trad québécois, comme musicien, collecteur, organisateur, entre autre pendant 28 ans à la Grande Rencontre, un festival important pour la musique traditionnelle à Montréal. Il semblait avoir pris une retraite bien méritée, c’était mal connaitre le bonhomme : non seulement l’an passé il sort un disque, sorte de résumé de sa dense vie musicale (Le parcours d’un passeur), mais il reprend cette année 2024 les rênes du Festival Violon Traditionnel de Sutton...

Gilles Garand et un violon de Jean-Sébastien Dufour - Photo Vicky Michaud

Une petite jasette avec ce monument québécois, lors du festival Chants de Vielles, était nécessaire.

Une nouvelle aventure jeune homme ?

En quelque sorte. Je travaille sur la 11e édition du festival de Violon Traditionnel de Sutton. Il a été fondé il y a 10 ans par Jean de Grosbois, mon beau-frère, qui était fasciné par Louis « Pitou » Boudreau (un historique violoneux. NDLR), et qui voyant que j'organisais à Montréal la Grande Rencontre, un gros festival trad, a décidé d'organiser un festival de violon à Sutton (Cantons de l’Est). Il voulait mettre en valeur le violon, qui est un instrument fort au Québec. C’était également une façon de regrouper la communauté de Sutton, qui est anglophone et francophone : il y a des Irlandais, des Écossais et des Québécois.

C'est un festival à échelle humaine. J'appelle ça : un festival communautaire, mais qui rallie aussi les passionnés du Québec et de la région.

Tu reprends cette aventure cette année ?

J'ai hérité de cette aventure l'été dernier (2023). J'ai appris que s'il n'y avait pas quelqu'un qui s'occupait du financement, il allait y avoir des difficultés. Alors, j'ai levé la main ! Parce que ça, je sais faire.

Et finalement, dès cette première année j'ai des réponses de financements positives. En même temps, comme j'ai une bonne connaissance du milieu depuis de nombreuses années, faire des appels aux artistes, ce n’est pas le plus dur. Et j’avais du temps. J’avais arrêté La Grande Rencontre à la 28e édition. (Rires)

Je sentais qu’avec l'énergie que j'ai encore, le savoir, les connaissances, la façon de faire les choses, que probablement la meilleure façon de transmettre tout cette riche histoire, ce foisonnement de compétences, ce ne pouvait être que dans l’action, avec les gens. Alors dans l’équipe du festival il y a entre autres Jonathan Bélanger. Il m’a dit : « Moi je viens pour que tu me transmettes ton savoir. »

C’est exactement pour cela que j’ai plongé, tête la première, dans ce festival : C'est pour pérenniser les connaissances que j’ai acquises avec le temps. Je suis là pour ça. En même temps, j'adore cette énergie-là. Ça me passionne, cette vitalité que j'ai de faire les choses... c’est ce qui me fait vivre.

Une vielle c'est presque un violon . Gilles Garand avec une vielle du luthier Québécois Jean-Sébastien Dufour - Photos Vicky Michaud

Dans la programmation de ce festival. On ne parle pas de classique, de rock, de jazz... ?

On parle du violon trad, parce que c'était la volonté de Jean de Grosbois de valoriser ce style musical. Le violon traditionnel est instrument fort au Québec. En même temps il est important d’organiser la transmission de ces héritages-là, que le savoir les techniques, les musiques de différentes personnes, de différentes régions, soient mises en valeur. Ça part d'une volonté de faire en sorte que le violon traditionnel québécois soit connu, soit transmis à travers un stage de formation, des ateliers, des rencontres avec les artistes. Nous sommes des passionnés de transmission c’est toujours le cœur de notre action, mais en même temps, ça permet à des artistes de travailler.

La lutherie est une de tes préoccupations ?

Oui, cette année on a que deux luthiers qui sont présents sur le site. Ça va être en évolution. J'ai connu les Rencontres des Maîtres Sonneurs à Saint-Chartier, alors c'est sûr que dans ma tête, je vois plus grand que ce qu'on a. Pour l’instant soyons modestes. Cette année je suis en consolidation, faire en sorte que cet événement perdure, en amenant de nouveaux éléments pour progresser. J'ai des amitiés depuis 24 ans partout à travers le monde, c’est cela aussi que je veux valoriser, au travers de concerts petits et grands, des apéros sympathiques, des expos, des projections, des débats ...des parades dans les rues ... En fait, toutes les formes possibles de rencontres et d’échanges sont au programme.

Tu ne pourras pas t’empêcher de jouer ?

Oui ! Mais moi je sors plutôt mes harmonicas. Qu'est-ce que tu veux ? Je suis un passionné d'harmonicas, puis en même temps, c'est ma signature ce petit instrument

C'est un petit riff avant de partir ...

Il prend son harmonica joue et improvise des paroles : 

« Bonsoir. Bonsoir tout le monde.

Bienvenue au festival.

Il me fait plaisir de vous jouer cette mélodie

Je suis là, là, je suis honoré de ça.

J’ai l'impression que je suis un jeune aîné

Que j'ai de l'avenir devant moi. À 77 ans,

Mais en même temps,

C’est deux chiffres gagnants.

Vous l’aurez compris Gilles Garand n’est pas à lla veille de s’arrêter de faire rêver les gens.

Du 15 au 18 aout 2024 – 11e Édition du Festival Violon Traditionnel Sutton

Ici, le violon est roi et il devient prétexte à une fête plurielle qui ouvre à un tintamarre, des jam-sessions, des contes pour enfants, de la danse familiale, une présentation d’instruments, des concerts matinaux, de grands concerts et même une chaise musicale […].

Yves Bernard, Le Devoir

https://violontraditionnelsutton.com/

https://gillesgarand.com/maison-home