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Des mondes de musiques

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Belem and The Mekanics

Didier Laloy, Kathy Adam, Walter Hus, la rencontre de l'accordéon diatonique, du violoncelle, de la musik Mekanic pour une création "Trad. Symphonik!"

Gérard Viel

Didier Laloy accordéoniste belge, qui ne se laisse pas enfermer dans son soufflet d’accordéon, est un artiste à part. Toujours à recherche de la « note bleue », en permanence ouvert sur le monde qui l’entoure, il a donné à l’accordéon diatonique ses lettres de noblesse et bien au-delà des frontières de son pays. Dans tous ses projets artistiques, il fait corps avec son instrument, en essayant de transmettre à l’auditeur une émotion, une sensualité, et des sonorités nouvelles qui vont droit au cœur de chacun. Chaleureux, drôle et inventif, Didier est considéré comme un des représentants les plus actifs du renouveau de l’accordéon diatonique en Europe. Pour son nouveau projet « Belem and The Mekanics » en duo avec la talentueuse violoncelliste Kathy Adam, Didier crée un événement musical unique au monde. Entouré d’un orchestre symphonique mécanique, il nous embarque sur des chemins encore jamais exploités : la fusion de l’accordéon diatonique, du violoncelle et de la musque mécanique. Rencontre avec Didier Laloy quelques jours avant la première de ce spectacle qui aura lieu au théâtre Marni du 21 au 25 Novembre 2017 à Bruxelles.

http://www.muziekpublique.be

http://www.theatremarni.com

 

Depuis deux années sur la route avec Kathy Adam et de nombreux concerts qui ont fait voyage le public, quelles sont tes motivations pour ce nouveau projet avec The Mekanics ?

Pour moi, la priorité dans mes collaborations est l'humain.   Même si Kathy et moi avons commencé à travailler ensemble dans Panta Rhei il y 25 ans, notre vraie rencontre humaine ne s’est faite que lors d'un voyage à Taiwan il y 4 ans.  C’est à ce moment là que nous avons eu l'envie de créer Belem. Cette aventure en duo nous a apporté tellement de satisfaction musicale et personnelle que nous avons eu l'envie de la poursuive. Nous avons cherché dans pas mal de directions pour proposer un nouveau projet à deux sur scène mais que nous voulions totalement différent.  C’est la rencontre avec l'orchestre mécanique de Walter Hus qui nous a apporté la solution.

Dans ton enfance quel est sont tes souvenirs de la musique mécanique et des orgues de barbarie ?

J'ai un souvenir bien  précis d'un parc d'attraction à la côte belge dans lequel, à l'entrée, il y avait un limonaire dans une vitrine, je suis resté scotché.  Mes frères et ma soeur ont couru dans le parc vers les attractions (train fantôme, grand roue,...), moi la seule chose qui m'intéressait c'était cette machine musicale extraordinaire. Je me souviens aussi de l'orgue de barbarie d'un homme qui passait régulièrement dans la rue avec son petit singe et puis bien sûr il y a mon ami Jacques Pirard et ses petites boîtes à musique avec ses cartes perforées qui chantent superbement les airs de mon enfance.

Comment pourrais tu résumer ce nouveau projet artistique ?

Belem & The Mekanics, c'est deux solistes, Didier Laloy et Kathy Adam, accompagnés d'un orchestre mécanique diabolique génialissime dirigé par le compositeur Walter Hus. Avec ce projet nous voulons amener le spectateur dans un grand voyage imaginaire, et dans un tourbillon de notes.  Pour nous, c’est rempli de références aux univers de Fellini, de Tim Burton, ou de Magritte.

Comment s’est faite la rencontre avec Walter Hus ?

Cela s’est fait assez simplement.  A la sortie d'un concert de Belem, notre agent commun, Poney Gross, sachant mon envie d'instruments mécaniques dans notre nouvelle aventure a provoqué le destin.

Peux-tu nous parler de cette machine infernale, conçue par Walter Hus et la société Decap ?

La famille Decap construit des orchestrions depuis des générations.  Dans les années 60 - 70, ces machines mécaniques musicales que l'on trouvait dans les cafés et les salles de danse ont été remplacées par  le jukebox, version moderne de l'orchestrion. La plupart des fabricants ont dû arrêter la construction de ces machines, les Decap, ont décidé de continuer et de travailler à la modernisation de leurs techniques. Walter, quelques années plus tard,  est arrivé dans la danse et, en grand passionné de ces instruments Decap et compositeur de génie, les a poussés à faire évoluer leurs machines hors des limites du possible pour que l'orchestre mécanique devienne presque humain. Aujourd'hui, nous jouons avec un orchestre d'une vingtaine de mètres de long, parfois trois mètres de haut, composé de percussions, de tuyaux représentant des contrebasses, des violons, des flûtes, des cuivres, en fait presque la totalité d'un grand orchestre. Il faut le voir pour le croire, et pour nous, sur scène, c'est un immense plaisir d'être poussé par cet orchestre fantôme.

Comment avez vous travaillé pour la composition des différents titres de ce nouveau spectacle ?

J'ai proposé une série de compositions préalablement écrites pour accordéon et violoncelle à Walter, qui les a totalement réarrangées pour notre duo et grand orchestre. Quand je lui demandais de privilégier l'un ou l'autre instrument de l'orchestre, sa réponse était toujours : " ce n'est pas moi qui choisi, c'est l'orchestre et la musique. " J'adore le résultat.

Techniquement et pratiquement comment va se dérouler un concert de Belem and The Mekanics ?

En ce qui concerne la technique, c'est une véritable prouesse ; 11 heures de montage, 5 personnes à la manutention, 2 techniciens pour gérer le concert. Il ne reste à Kathy et moi qu’à se laisser porter musicalement et faire voyager le spectateur. Walter n'est pas en tournée avec nous physiquement, mais grâce au miracle de la technologie et quelques secrets de fabrication, il continue à être le chef d'orchestre invisible du concert.

Dans les concerts de Belem, il y avait parfois une part  d’improvisation, tu n’as pas peur de vous trouver enfermés par cet « orchestre Mécanique », et que cela fige le concert ?

Nous ne sommes pas des improvisateurs mais, en effet, en duo, nous avions le loisir d'ouvrir l'un ou l'autre moment du concert.  Ici c'est différent, mais pour moi c'est comme un orchestre philharmonique, nous avons à l'écriture, décidé du déroulement des morceaux, des fortés, des ralentis, ... (que pourrait décider un chef d’orchestre). De plus, nous avons aussi décidé de quelques moments de duo rejoints par l’orchestre comme par magie plus loin dans le morceau.

Comment avez vous procédé pour l’enregistrement de l’album, et comment avez vous réalisé les prises de son ?

Ça a été un très long travail. Walter voulait absolument que le résultat des enregistrements reflète au mieux l'expérience spatiale du live. Nous avons donc, avec le sonorisateur Marco Gudansky, enregistré chaque élément séparément pour pouvoir par après les replacer dans un espace audio virtuel.

Quelle relation musicale existe-t-il entre le violoncelle de Kathy Adam, la musique mécanique et ton accordéon ?

J'ai toujours envie de répondre d'abord que la relation qui nous lie est l'humain, après tout est possible. Si je cherche un peu plus loin, je dirais que l'on compare souvent le violoncelle à la voix humaine et que je trouve que certaines tessitures de l'accordéon sont aussi très proches de la voix. D'autre part, ce qui nous relie Kathy et moi dans la musique, c'est le plaisir du silence et une manière de rebondir rythmiquement. Walter et ses instrument viennent amplifier toutes les subtilités du duo et y ajoute une géniale touche de folie rythmique et harmonique.

Quel serait l’endroit le plus insolite ou tu aimerais présenter ce concept Belem and The Mekanics ?

Pour commencer, j'aimerais partager le plus possible ce nouveau projet et faire découvrir cette orchestre unique au monde, en espérant que le public ressente les mêmes tremblements que moi la première fois que Walter a fait jouer son ensemble pour nous. Et si il y avait un endroit insolite, pourquoi pas le cimetière ou sont enterrés mes parents, leur regard me manque.

Contact : ZIG ZAG WORLD – Poney Gross / info@zigzagworld.be