
ATI ME CARE quitte la France !!
Chants de Vielles : Le festival du coup de poignet !
Philippe Krümm
S’il est un festival original chez nos cousins d’Amérique, c’est bien celui de Chants de Vielles. Imaginez des rencontres musicales mettant en avant la vielle à roue, instrument rare voir inconnu au Québec.
Il y faut dire que dans la création et l’organisation de ce moment hors du temps il y a un musicien emblématique de cet instrument à corde frottées en rond : Nicolas Boulerice du groupe le Vent du Nord. Alors avec sa bande dont Geneviève Nadeau, l’incontournable administratrice, chaque année, depuis 21 ans, des Français jouant de cet instrument sont invités. Pour l’édition 2025 du 27 au 29 juin le trio « auvergnat » d’ATI ME CARE est de la fête avec Guillaume Bouteloup à la vielle.
Geneviève Nadeau & Nicolas Boulerice - Photo P.K. : Tout sur Chants de Vielles : CLIC et RE-CLIC
Trouvez les erreurs : Humour auvergnat
Bréve causerie avec Cédric Bachélerie et Thomas Restoin
Où est le livradois ? :
C’est pourtant facile, c’est au centre du Massif central ...
Pourquoi ce nom qui veut dire quoi ?
C’est de l’occitan : Ati me care signifie : « je me plais d’être ici !
Je suis bien là ! Plus simplement, lorsque tu décides de créer un groupe, tu dois trouver un nom, et quoi de mieux, quand on fait de la musique auvergnate, de parler occitan et de faire référence aux disques édités sous le label le Soleil. Sur notre cd il y a des graphies différentes. On parle d’une langue qui ne s’écrivait pas alors il y a des versions phonétiques que l’on retrouve entre autres sur les disques du label Le Soleil managé par le musicien homme d’affaires Martin Cayla. C’est une polka et comme on la joue souvent, c’est devenu notre nom.
(NDLR : Martin Cayla : un musicien Mythique. J’aime l’expression mythique, aujourd’hui tout le monde l’est, mais Martin Cayla étant donné sa vie et son influence dans la diffusion de la musique auvergnate et des musiciens est un mythe ! - Au moins pour les passionnés du genre – Mais j’invite à découvrir ce personnage hors norme en parcourant le livre écrit par Roland Manoury (1928/2015) (Les mémoires de Martin Cayla – Premier éditeur de musiques auvergnates à Paris recueillies par Roland Manoury – AMTA 2004) et en parcourant sur le musée virtuel de la Sacem les quelques beaux documents comme la lettre d’admission dans la belle société de Martin Cayla : musée viruel Sacem : CLIC
Quand se fonde le trio ?
En 2015, d’une de façon hasardeuse. Pour honorer une date de concert. Jean-Claude Boudet célèbre luthier de vielle était invité en Italie pour présenter son travail lors d’un festival. Depuis quelques années il y allait toujours accompagné de musiciens.
Jean-Claude Boudet - Photo P.K.
Cette année-là il n’avait personne alors il nous a demandé. On était un plan B. Il nous fallait un nom ce fut : Ati Me Care. Dans cette première version du trio Christine Demonteix était à la vielle. Un petit répertoire a été assez rapidement constitué. On s’est retrouvé comme grâce à un site de rencontre mais finalement l’aventure continue 10 ans plus tard. Assez rapidement Guillaume Bouteloup a remplacé Christine.
Christine Dumontier . Photo DR
Guillaume Bouteloup
ATI ME CARE joue quel genre de trad ?
Le répertoire est bâti principalement autour des propositions de Cédric qui connait très bien, entre autres, le répertoire de la chanteuse Madame Simone Fauret, qui avait été principalement collecté en 94 par Jean-Claude Rieux. Elle chantait des chansons mais aussi du répertoire de danse de la région du Cézallier : CLIC
Madame Fauret était la nièce du violoneux François Serre dit le Pijat. Elle avait mémorisé tout le répertoire de son oncle qu’elle chantait ou fredonnait. C’est une référence pour la connaissance des airs des bals auvergnats parisiens du milieu du 20éme siècle. Mais nous sommes aussi des musiciens contemporains (rires) car nous avons quelques compositions actuelles dans le style haute auvergne, Un répertoire fait pour la cabrette que l’on arrange pour vielle et accordéon. C’est principalement du répertoire à danser.
On vient de sortir un cd en mai 24 enregistré dans les conditions du live : expression auvergnate, typiquement de chez nous (rires). Il y a peu d’enregistrement live alors que la base de cette musique c’est la danse et donc prise de son sur le vif lors d’un bal. Pour le jazz et le rock les enregistrements de concerts ne sont pas rares alors que pour nous un disque de bal trad c’est plutôt exceptionnel. On revendique de la musique vivante donc nous avons enregistré en direct lors d’un bal à Duminiac-La-Grange, en Haute-Loire avec Jacques Lanfranchi aux manettes pour son label AEPEM.
On a réalisé notre disque sur deux jours de bal. Aujourd’hui les musiciens en trad veulent du studio, des choses ultra produites, nous nous voulions « lâcher les chevaux » ce que l’on a fait. Il y a certainement de petites imperfections mais le fond est là, l’Energie est palpale, on peut se lever et danser en écoutant le disque... On est dans un bal.
Pour cet enregistrement on a été aussi un plan B, mais c’est une autre histoire comme avec Jean Claude Boudet. Comme tu le vois pour Chant de Vielle nous sommes aussi un plan B. C’est notre marque de fabrique. On va peut-être changer de nom de groupe pour : Plan B.
Thomas te voilà au chromatique ?
Avant, je vivais à Lyon et Jean-Blanchard m’a demandé de remplacer Bernard Blanc dans Auvergnatus. Jouer avec Jean c’était un rêve, mais au départ je ne connaissais rien à ce répertoire, grâce à leur bienveillance je me suis adapté à ce répertoire d’auvergne c’était en 2007/8. Dans le style pur et dur, mais dans ATI ME Care je suis dans les harmonies minimalistes. Je prends des libertés de faire des nappes harmoniques, parfois je dis que dans le groupe : « je joue du clavier ». Avec Cédric on s’est rencontré via des amis communs dès mon arrivée dans le Puy-de-Dôme. J’ai vraiment commencé a joué en groupe pour le festival en Italie. Pour être franc au départ la cabrette avait sur moi un pouvoir de séduction limité mais au fil du temps j’ai commencé à apprécier cet instrument par la force de son jeu et la richesse de son répertoire. En arrivant en auvergne j’ai constaté que dans le trad il y avait beaucoup d’accordéons diatoniques mais peu de chromatiques. J’avais 24/25 ans l’accordéon chromatique a changé ma vie et mes relations. Cédric est ma référence (rires)
Cédric Bachelerie - Photo DR
Justement monsieur la référence, tu chantes ?
J’essaye de chanter en occitan les bourrées et une valse en français Rien n’est écrit on répète ensemble et Thomas amène ce côté « nouveau » sur des airs anciens, la vielle fait la rythmique. À souligner : on joue avec chanterelles
Comment définir votre style ?
On ne sait pas trop : Nos références viennent d’anciens répertoires mais notre son est particulier...c’est le nôtre (rires).
Ref. AEPEM 24/05
Guillaume Bouteloup : vielle à roue
Cédric Bachèlerie : cabrette, podorythmie (C’est pour faire québécois)
Thomas Restoin : accordéon chromatique
Invités : La Bresse et la Gascogne (plage 5), les danseurs et les danseuses de la Grange de Duminiac (plages 1 à 17).
CD Digipack. Livret 8 pages. Indication des sources.
Traditionnel : Auvergne (12 titres), Auvergnats de Paris (2 titres), Limousin (4 titres), Aubrac (1 titre), Rouergue (1 titre), Bresse (1 titre), Gascogne (1 titre).
Compositions : Cédric Bachèlerie (2 titres), Michel Dalle (1 titre), Marcel Piaud (1 titre), Jean-Claude Rieu (1 titre), Tonin Troupel (1 titre).